L’AI Act de l’UE : Ce que les PME suisses doivent savoir maintenant
Depuis février 2025, les PME suisses doivent respecter des règles plus strictes sur l’IA. Agir tôt réduit les risques et crée un avantage concurrentiel.
2 avr. 2025
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Annette Matzke
L’intelligence artificielle s’installe également dans les bureaux suisses. ChatGPT et consorts permettent de rédiger des textes, d'écrire des e-mails et d'effectuer des recherches. Ce que de nombreuses personnes dirigeantes ignorent encore : la nouvelle législation européenne sur l’IA, en vigueur depuis août 2024, a également des répercussions sur les entreprises suisses.
L’ignorance a des conséquences
Un constat préoccupant : une entreprise sur quatre en Allemagne n’a jamais entendu parler de l’AI Act européen, selon une enquête de l’association allemande Bitkom. Seules 24 % d’entre elles s’y sont penchées, et à peine 3 % de manière approfondie. En Suisse, les chiffres pourraient être similaires, avec des conséquences potentiellement coûteuses.
L’AI Act classe les systèmes d’IA selon leur niveau de risque. Certaines applications à haut risque, comme celles visant à manipuler des personnes ou à détecter les émotions sur le lieu de travail, sont interdites depuis février 2025. D’autres systèmes sont soumis à des exigences plus ou moins strictes en fonction de leur catégorie de risque.
Les collaborateurs ont l'obligation de suivre une formation.
Cette mesure est cruciale pour les PME suisses : le règlement leur impose de former leurs collaborateurs à l’utilisation des systèmes d’IA dès lors qu’ils sont amenés à les utiliser dans le cadre professionnel. Cette obligation est en vigueur depuis février 2025.
De nombreuses entreprises de l’UE pourraient sous-estimer la portée de cette mesure, ce qui pourrait avoir des conséquences potentiellement graves. En cas de non-respect, des amendes pouvant aller jusqu’à 35 millions d’euros ou 7 % du chiffre d’affaires annuel sont prévues par la loi.
Tenir compte des spécificités suisses
Une question centrale pour les entreprises suisses : dans quelle mesure la nouvelle loi sur l'assurance-invalidité de l'UE nous concerne-t-elle réellement ? La réponse n’est pas aussi simple qu’il y paraît.
Il est en effet établi que le règlement s’applique aux entreprises qui exportent des produits ou des services vers l’Union européenne ou qui y possèdent une succursale. Cela découle du principe général d’extraterritorialité des règlements européens, comme c’est déjà le cas avec le RGPD.
Toute entreprise active sur le marché européen est donc tenue, en principe, de respecter ce cadre légal. Il reste à voir dans quelle mesure la législation suisse s’alignera progressivement sur la réglementation européenne.
C’est pourquoi même les petites PME suisses auraient intérêt à se familiariser tôt avec les nouvelles exigences. Dès qu’un client ou un fournisseur basé dans l’UE entre en jeu, les questions de conformité peuvent rapidement prendre de l’importance.
Mesures concrètes pour les PME suisses
Que doivent faire les entreprises suisses dès maintenant ? Voici une checklist utile :
Effectuer un état des lieux : quels systèmes d’IA sont déjà utilisés dans l’entreprise ? Quels logiciels intègrent des composants d’IA ?
Réaliser une analyse des risques : dans quelle catégorie de risque ces systèmes tombent-ils selon l’AI Act ?
Élaborer un plan de formation : quels collaborateurs doivent être formés à l’utilisation conforme de l’IA ?
Définir des lignes directrices : mettre en place des règles claires sur l’usage des systèmes d’IA dans l’entreprise.
Vérifier la conformité avec la protection des données : s’assurer que l’utilisation de l’IA respecte les exigences en matière de confidentialité et de protection des données.
Le Portail PME de la Confédération ainsi que plusieurs associations économiques proposent désormais des sessions d’information et des webinaires sur ce sujet. De nombreux cabinets juridiques ont également développé leurs activités autour de ce nouveau cadre réglementaire.
Conclusion : Une opportunité plutôt qu’un fardeau
Au lieu de considérer les nouvelles réglementations comme une contrainte, les PME suisses devraient y voir une opportunité. Celles qui investissent dès maintenant dans les compétences en intelligence artificielle (IA) et dans des applications conformes au droit se créeront un véritable avantage concurrentiel.
Selon la Commission européenne, l’économie du continent pourrait croître de près de 20 % d’ici 2030 grâce à l’intelligence artificielle. Avec son tissu de PME innovantes, la Suisse pourrait en tirer un bénéfice encore plus grand – à condition que les entreprises posent dès aujourd’hui les bons jalons.
Informez-vous dès maintenant et préparez votre entreprise pour l’avenir !
Cet article a été rédigé par la rédaction de FlyingPR.ch. Pour des conseils personnalisés en matière d'accessibilité et de droit, nous vous recommandons de consulter un avocat spécialisé.